Un jardin privé et payant aux Boudres plutôt qu’un jardin public

La municipalité est propriétaire d’un espace communal à l’entrée du quartier des Boudres, rue du Vidourle. Un citystade en occupe une partie et l’ensemble correspond à un bassin d’expansion des crues assez mal conçu semble-t-il. Un skateparc public y a été un temps pressenti : ce projet ne serait pas enterré paraît-il mais au vu de l’espace libre résiduel on se demande à quoi il va ressembler. Quoi qu’il en soit les élus n’en ont pas entendu parler et le financement n’est pas prévu au budget.

Un parc de jeux et une buvette y sont actuellement en construction mais ce projet est désormais privé et l’accès en sera payant. Le tarif sera de 10€ (dix euros) à la journée. Une partie grande comme un mouchoir de poche sera – paraît-il – accessible à tous ce qui permettra aux enfants des familles moins aisées d’envier les autres : c’est le côté « social » du projet.

Ce projet n’a pas été soumis au conseil municipal ni à aucune commission.

Quel est l’esprit de ce nouveau projet :

  • il est naturellement à but lucratif;
  • il est à destination principalement touristique, en lien avec la récente résidence de tourisme Odalys et peut-être de l’habitat en résidence secondaire le long du canal;
  • il sera marginalement utilisé par les habitants du quartier qui en auront les moyens : les enfants des autres resteront de l’autre côté du grillage.

Un projet de jardin privé et payant n’est pas en soi illégitime si et seulement si les besoins des habitants ont été pris en compte au préalable. Ce qui n’est pas le cas. L’absence de jardin public est tout aussi manifeste ici qu’ailleurs sur la commune.

Le jardin public est un élément fondamental de l’organisation urbaine. Il a une fonction centrale, sociale et environnementale. Espace arboré de détente de proximité à usage familial, de jeux et de socialisation pour les jeunes enfants, de rencontres et d’échanges pour les jeunes mères et pour tous. C’est aussi un poumon vert, lieu de respiration et site-relai de trame verte c’est-à-dire de la continuité écologique qui doit irriguer nos villes.

La municipalité après avoir autorisé la destruction d’une pinède remplacée par de l’habitat de tourisme abandonne au privé le seul espace public du quartier des Boudres. La droite la plus dure, la plus libérale, n’aurait pas imaginé un tel abandon.

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