Le pied-de-nez du flamant rose

Une figure acrobatique pour ce volatil un peu collet monté

Emblème de la Camargue et haut lieu de la nature méditerranéenne, centre des études et moteur de la recherche scientifique camarguaise depuis 50 ans, l’Etang du Fangassier devrait s’assécher et ses 12 000 couples nicheurs trouver un nouveau gîte.

L’objet du litige : l’eau indispensable à la protection des flamants contre les prédateurs était traditionnellement pompée par les Salins qui ont vendu le site au Conservatoire du Littoral et sont partis avec leurs pompes. L’alternative c’est l’eau de drainage des rizières, un mauvais potage bourré de pesticides dont certains sont interdits en France depuis plus de 10 ans. «A côté, dit un technicien, le Rhône, c’est de l’eau de source« . Les riziculteurs qui ne manquent pas de toupet reconnaissent tranquillement la fraude. Bertrand Mazel, président du Syndicat des riziculteurs : « Allez expliquer à un riziculteur qu’il n’a pas droit à tel produit tandis qu’en Espagne c’est possible ! » Mais cela n’émeut pas grand-monde, surtout pas les élus.

Sauf que, et c’est là que l’affaire nous passionne, il semblerait que le site d’Aigues-Mortes des Salins du Midi fassent les yeux doux à la gent emplumée et prévoit d’aménager un site de reproduction de ce côté-ci du Petit Rhône. Objectif : le fantastique coup de projecteur touristique, et ses retombées en espèces sonnantes et trébuchantes. Voilà à coup sûr un petit tremblement de terre dans le monde écologico-politique de la Camargue.

 

Remonter

UA-28540616-1