La pauvreté s’aggrave, surtout chez les femmes
Selon une étude publiée hier par le Secours populaire français, la pauvreté a progressé en France, en 2013, « de façon implacable ». Depuis 2008, l’enquête annuelle de l’association montre chaque année une progression de la pauvreté – mais cette fois, les choses s’accélèrent : 41 % des personnes interrogées disent avoir connu une situation de pauvreté dans leur vie – c’est quatre points de plus que l’an dernier. Craintes pour l’avenir, pour les retraites, et plus encore pour le futur de leurs enfants : sur tous ces terrains, les Français sont de plus en plus nombreux à exprimer leurs inquiétudes : 86% des personnes interrogées dans l’enquête – c’est un record – sont par exemple convaincues que leurs enfants connaîtront des difficultés financières pires que les leurs.
Dans ce contexte, il apparaît que les femmes sont particulièrement touchées : 56 % des personnes frappées par la pauvreté sont des femmes. Et c’est en particulier les mères célibataires qui payent le plus lourd tribut à la crise. Les chiffres de l’enquête du Secours populaire sont assez alarmants : 62% des mères célibataires interrogées affirment avoir rencontré cette année des difficultés pour se procurer « une alimentation saine et équilibrée », 61% pour payer leur loyer, presque 50% pour payer des actes médicaux. Pour offrir des conditions de vie correctes à leurs enfants, elles sont de plus en plus nombreuses à s’imposer des privations : 92% disent se priver de « loisirs et de sorties » dans ce but, et 94 % d’achat de vêtements neufs.
Selon le Secours populaire, les pistes à envisager d’urgence pour remédier à cette situation sont, avant tout, la lutte contre les inégalités face au travail qui touchent les femmes : l’association rappelle que 70 % des travailleurs pauvres et 57 % des bénéficiaires du RSA sont des femmes. L’écart des salaires entre les hommes et les femmes frise toujours les 30% à travail égal, et 82 % des travailleurs à temps partiel sont des travailleuses. Tout cela explique en partie la surreprésentation des femmes dans la population pauvre, note le Secours populaire, qui, outre la fin de ces discriminations, réclame un développement jugé « incontournable » des crèches et des garderies – pour éviter aux femmes, notamment célibataires, de se voir condamnées au travail à temps partiel.
(source : La Gazette des Communes)