Faire du vélo ou marcher sur la tête?

Rencontré ce matin vers la tour Carbonnière un couple de cyclotouristes qui me demandent s’ils peuvent poursuivre vers Aigues-Mortes par une piste cyclable.

« Non,  dis-je plutôt honteux, il vous faut emprunter  après le pont une départementale étroite et dangereuse, sans même une voie protégée, puis si vous avez le cœur bien accroché vous abordez le grand échangeur de la Malamousque, et enfin, s’il ne vous est rien arrivé, une artère assez laide dite route de Nîmes ; quand vous apercevrez les remparts depuis le pont ne vous laissez pas distraire, vous n’êtes pas tiré d’affaire… »

Certains diront : pourquoi ne pas longer le canal ? Eh bien parce que c’est aussi aberrant que ça, mais le chemin de halage le long du canal qui permettrait de relier le pont de Soulier au Pont de Provence (ou pont de la gare) à Aigues-Mortes est interdit à toute circulation, y compris aux cyclistes. C’est une réglementation de l’Etat qui s’impose à VNF (Voies Navigables de France) gestionnaire de la voie d’eau.

Pour ma part je demande depuis 15 ans que tous les travaux de voirie et de routes sans exception intègre l’exigence de créer une voie protégée pour les déplacements doux. Si l’on m’avait suivi depuis le début, le maillage serait à peu près complet sur la quasi-totalité de notre réseau. Qu’en est-il ? C’est à pleurer : le conseil général a fait, assez mal, le chemin de la Pataquière et la commune 300 mètres de la rue St Vincent de Paul. A pleurer.

En cours :

  • Des travaux sont en cours le long de la route de l’Espiguette. Il s’agit d’un tronçon de voie cyclable qui doit relier in fine les trois communes du canton dans le cadre du projet Grand Site Camargue gardoise. Je reviendrai sous peu sur ce projet interminable où l’on s’interrogera sur le retard pris par des actions envisagées il y a plus de 10 ans, souvent mort-nées. En l’occurrence saluons le travail accompli par le Syndicat Mixte de la Camargue gardoise et son président Jean Denat. Et soupçonnons qu’ils n’ont pas, loin s’en faut, le soutien qu’il faudrait parmi les élus locaux.
  • Un projet dénommé « ViaRhôna » doit relier nous dit-on par liaison douce le lac Léman à la Méditerranée. Un  tronçon à l’étude concerne notre canal. C’est bien. Mais ce projet intéresse d’abord le grand transit cyclotouriste. Il n’a à peu près rien à voir avec la question des déplacements quotidiens ou de proximité dans nos communes.

« Vous devriez prendre modèle sur le canal du Midi » me disent mes interlocuteurs. Mais au fait le canal du Midi appartient aussi à l’Etat. Et le projet « ViaRhôna » concerne partiellement le canal de Rhône à Sète : alors ? Nos élus manqueraient-ils de détermination là encore?

 

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