Cinéma Marcel Pagnol : fausse sortie et vrai combat
Le juge administratif a décidé le 11 octobre, sans surprise, de l’exclusion des occupants du cinéma Marcel Pagnol. Cette sortie du cinéma, comme son occupation d’ailleurs, n’est qu’un moment du combat contre la main-mise de la Société Culturespaces sur un outil culturel communal. Ce combat a commencé bien avant l’occupation, il se poursuivra bien après.
On notera en premier lieu que la décision du juge ne clôt pas l’action contentieuse, il n’a jugé que du principe de l’exclusion. La question de fond n’est pas tranchée et les recours sont toujours en instance. La convention d’octobre 2012 entre la Ville et Culturespaces est entachée de multiples irrégularités qui n’ont pas été jugées.
La protestation contre l’arbitraire municipal se nourrira plutôt de l’indignation provoquée par la convocation de personnes âgées et de simples citoyens devant le juge. On se rappellera de certains attendus évoquant l’agressivité voire la violence des occupants. On retiendra la volonté d’éradiquer une des plus anciennes associations d’Aigues-Mortes par des moyens inéquitables dont la radiation pure et simple du guide des associations de la ville.
Pour le maire, et son duo de mauvais stratèges (DGS / Directeur de Cabinet), il ne s’agit désormais que d’évacuer quelques «perturbateurs». Mais les choses ne sont pas si simples. Car ce ne sont pas des «opposants», comme il le dit avec mépris, qui occupent le cinéma mais la société locale elle-même, les 2200 signataires de la pétition et une bonne partie de ses propres électeurs.
Ceux-là défendent l’esprit d’un développement communal dont le seul critère ne serait pas le profit de quelques-uns mais l’intérêt général. Ils prennent modèle de la façon même dont ils mènent ce combat – participative, conviviale, collective – pour mesurer dans les faits et les pratiques ce que devrait être un gouvernement local. Ils comprennent mieux, en s’y affrontant, ce qu’il ne doit pas être : autoritaire, hautain, arbitraire.
Naturellement cette question pèsera sur les débats qui préparent l’élection municipale de mars 2014. Elle fera partie du bilan pour les uns, elle alimentera un projet alternatif pour d’autres. Parce qu’elle est politique au sens noble : d’un côté les manoeuvres et l’intérêt privé, de l’autre la volonté d’apprendre, d’éduquer, de rêver, de s’émerveiller.
Bonjour Didier,
A quand le même combat pour la gestion de l’EAU?
Une EAU de qualité à prix résonnable pour TOUS, pauvres, riches, de gauche, de droite ……….
Remy
C’est le même combat Rémy, SUEZ, encore et toujours. Je propose que l’on en parle dans les meilleurs délais. Samedi 26 octobre un café-repère se tient à Vergèze sur ce sujet avec la projection du film Water makes Money. Je suggère que ce soit un point de départ pour engager un débat public en Terre de Camargue. A très bientôt.
Didier
Bien dit et bien écrit.