Sans toit ni loi
Un point sur la question du logement, sur laquelle nous reviendrons, car on sait qu’il s’agit d’une crise majeure : le Gouvernement s’est engagé à faire construire 500 000 logements (dont 150 000 logements sociaux) par an et l’on n’a pas franchi les 130 000 en 2012. Toutes les collectivités doivent participer à cet effort et faire de la construction une priorité, dans le respect bien sûr de son environnement et du cadre de vie.
Mais l’autre aspect de cette crise est le renchérissement du logement : les français consacrent en moyenne 20% de leur revenu à leur habitation (deux fois plus qu’en 1970) et cette part peut monter jusqu’à 40 ou 50% pour les plus pauvres, ce qui est intenable. Et les demandes de logements sociaux flambent : dans le Gard, 10 000 demandes par an sont sans réponse. Il faut savoir que plus de 70% de la population gardoise remplit les conditions de revenus pour pouvoir prétendre à l’obtention d’un logement HLM, mais seuls 13% en bénéficie (17% en France). Etant donnée notre croissance démographique il faudrait construire 850 logements sociaux par an pour simplement maintenir ce taux. Or il s’en est construit 600 en 2012 (source : CG30). Et chez nous, à Aigues-Mortes : zéro. Et en 2011? Zéro. Et avant? Zéro; depuis 10 ans il ne s’est pas construit un seul logement social dans notre commune.
Le taux de logements sociaux à Aigues-Mortes était de 15,1% en 1999, il est de 10,6% en 2009 (source : INSEE). Rappelons que le loi Duflot vient de faire passer l’obligation de 20% à 25% pour des communes comparables à la notre.
Que propose donc la municipalité «socialiste»? Un document émanant de la mairie se proposait de créer «de 5% à 7% de logements sociaux» supplémentaires. Si l’on sait que le nombre total de logements à Aigues-Mortes est de 3 490 (source INSEE 2009) le projet est donc de 175 à 245 logements HLM nouveaux. Bigre! Et combien s’en est-il fait? On l’a dit : aucun.
L’autre document c’est le projet voté en conseil municipal – c’est donc plus sérieux – pour 15 logements à construire en lieu et place de l’ancienne gendarmerie : il s’agit donc de bâtir un nouveau bâtiment HLM au milieu des HLM. C’est-à-dire à peu près le contraire de ce que toutes les politiques urbaines recommandent depuis trente ans et que l’on appelle du nom de «mixité sociale». Le plus fort c’est que c’est précisément ce que demandait en 2010 le propre CCAS de la commune et l’élue adjointe déléguée aux affaires sociales, Christel Pagès, dans le document cité plus haut, attirant «l’attention des élus sur la nécessité de garantir une grande mixité sociale au sein des quartiers destinés à accueillir les nouvelles réalisations à loyers modérés.» (Suivre le lien suivant)
Que faut-il donc faire? Engager un véritable programme de construction de logements – dont des logements sociaux – dans un esprit d’éco-quartier, c’est-à-dire un espace urbain qui réponde à des exigences sociales, environnementales et économiques.
Où? Dans la quartier de la gare. Un espace de 12 600 m2 a été inscrit par l’Etat, grâce encore à la loi Duflot, dans la liste des biens à transférer gratuitement aux collectivités locales pour y construire notamment des logements sociaux (Voir ici).
Allez hop! Du courage, de l’ambition!