Publicité politique dans Midi Libre
Le Conseil général du Gard s’est offert une pleine page de publicité dans le Midi Libre du 29 avril dernier, c’est-à-dire le dimanche d’entre-deux tours de l’élection présidentielle. Sur toute la période, y compris le jour du vote, un bandeau actif avec la même image publicitaire citant Damien Alary (président du CG30 et soutien actif de François Hollande) ornait la page d’accueil du site du quotidien régional (voir capture d’écran ci-dessous).
Cette pratique pose de sérieux problèmes démocratiques :
- Sous prétexte de communication institutionnelle des élus locaux se payent de belles campagnes de promotion publicitaires au frais des contribuables, sans naturellement que leurs opposants politiques puissent bénéficier de moyens comparables. A noter qu’une proposition de loi du député Jean-Pierre Giran (UMP) visant à «interdire l’utilisation à des fins publicitaires du nom d’un élu de l’exécutif pendant tout le mandat électoral» a été déposée l’an passé, sans suite.
- Ces recettes publicitaires tendent à devenir essentielles à l’équilibre des comptes des principaux organes de presse régionale, et la dépendance économique crée de fait une dépendance éditoriale. Le coup de colère de Georges Frêche contre Midi Libre en 2006 avait fait perdre 3 millions d’euros au journal selon le directeur de la rédaction (voir Le Monde, 3/03/2006). De quoi modérer «l’indépendance des journalistes».
- En période électorale, la promotion politique du principal soutien dans le département d’un des deux candidats ne devrait-elle être considérée, pour une part au moins, comme une dépense de campagne?