Pour une sortie de l’incinération – la question des déchets (conseil communautaire du 26-03-2012)

Longue séance de votes sur les comptes administratifs et budgets primitifs de la CCTC : budget principal, eau, assainissement collectif, assainissement non collectif, ports, zone d’activité.

Tous les votes à l’unanimité, sans véritable discussion.

A l’exception du vote sur le taux de la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères). Les élus d’AM par la voie de C. Bonato demandent qu’à taux égal le service soit parfaitement identique : taille des bacs, nombre de passages,etc. Les élus du GdR (où les passages sont plus fréquents) répondent qu’ils ont fait de plus gros efforts, qu’ils contribuent plus massivement, et que l’on ne peut comparer les situations aussi mécaniquement. Que par ailleurs le contrat (avec le cahier des charges) a été discuté et voté par le conseil, dont les élus d’AM.

mon avis : les situations ne sont peut-être pas comparables mais cela doit être pour le moins argumenté. On peut supposer que c’est  précisément ce qui a dû faire l’objet des discussions lors de la rédaction du contrat. On imagine qu’une étude technique a été présentée par le service compétent et que les arguments ont été étudiés en commission. On imagine. Ce dont je suis malheureusement à peu près sûr c’est que chacun tire la couverture pour avoir le plus grand nombre de passages mais personne ne s’occupe de travailler à un plan de réduction des déchets et notamment de prévention. L’objectif devrait être d’avoir le moins de passages possibles en même temps qu’un meilleur service respectueux des générations futures. J’aurai rêvé entendre exiger par nos élus que pour le prix qu’ils paient ils pourraient bénéficier d’une vigoureuse campagne pour la réduction des déchets. A noter que le prix de la tonne incinérée à Lunel-viel est passé cette année de 105€ à 115€ soit +10%, dans l’indifférence générale.

Personne non plus pour évoquer la situation de l’incinérateur de Lunel-Viel où sont acheminés tous les déchets ménagers non triés collectés sur le territoire de la CCTC.

Or il se trouve que cet incinérateur fait l’objet d’une enquête publique en cours (jusqu’au 30/03), à la demande de la société OCREAL (Véolia), pour obtenir une autorisation d’exploiter!  En effet, l’installation, ouverte en 1999, fonctionne depuis 2008, après une première annulation, avec une autorisation provisoire dont l’annulation vient d’être confirmée le 14 octobre 2011 par le Conseil d’Etat, pour insuffisances de l’étude d’impacts sur l’environnement.

Opacité, inflation des coûts, contrats léonins, défaut de contrôle des élus, absence de concurrence : le constat, qu’il soit fait par les magistrats de la Cour des comptes ou les services de l’Etat est accablant pour tout ce qui concerne ce marché juteux de l’incinération en général et du cas de Lunel-Viel en particulier.

« La Chambre Régionale des Comptes du Languedoc-Roussillon a déjà, par deux fois, dénoncé dans ses rapports définitifs sur la gestion du Syndicat Mixte Entre Pic & Etang « le manque de vigilance dudit Syndicat envers son délégataire », et que, de surcroît, la Cour des Comptes a, elle aussi, également dénoncé les coûts anormalement élevés de l’exploitation de l’incinérateur de LUNEL-VIEL, en des termes on ne peut plus édifiants : « Une raison structurelle et ancienne explique aussi cette augmentation non maîtrisée des coûts : le contrôle par les entreprises privées du secteur public des déchets ». Le rapport de la Cour des Comptes mentionne en effet que la plupart des entreprises du secteur sont « des filiales de grands groupes nationaux » (Veolia, Suez, Séché, Tiru) et que le secteur manque cruellement de concurrence. De plus, dans le cadre de l’évolution des contrats qui sont signés entre prestataires et collectivités, la Cour souligne que « les avenants sont généralement favorables aux entreprises». La Cour des Comptes cite comme exemple l’incinérateur de Lunel Viel (34) dont les multiples avenants (une dizaine en 10 ans) ont eu notamment pour conséquence d’alourdir sensiblement la facture du citoyen. » (Extrait de la déposition pour l’enquête publique de l’association APPEL – Association pour le Protection du Lunellois : Déposition APPEL 27-3-2012)

Et l’on ne parle pas ici des graves problèmes de pollution et d’enjeux de santé publique : « L’association des médecins indépendants pour l’environnement et la santé (Amies) a présenté aujourd’hui les résultats de son contrôle sanitaire autour de l’incinérateur de Lunel-Viel. Résultat : les oeufs contiennent des quantités de dioxine et PCB supérieures à la norme européenne et sont impropres à la consommation. » (Midi Libre – 15-12-2011)

Toute proportion gardée, de même que l’on doit s’orienter vers une sortie du nucléaire, c’est bien une sortie de l’incinération qu’il nous faut envisager. Pour une société plus propre, plus économe et plus sûre. Mesdames, messieurs, un effort!

 

 

 

 

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