Le conseil municipal d’hier aura permis de fixer ce qui risque d’être les positions des uns et des autres pour les 6 ans à venir. Cédric Bonato était absent ce qui n’est pas très bon signe, il n’est pas heureux de se défiler le jour du vote du budget. Le rôle d’animateur de l’opposition a été endossé par un Fabrice Labarussias offensif et par moments percutant, ce qui est bon signe pour l’intérêt des séances à venir. Stéphane Pignan est silencieux et vote avec la majorité. Pierre Mauméjean anime avec bonhommie et perd un peu vite son sang-froid. Les autres conseillers ne diront pas grand-chose. L’opposition du groupe Bonato sera clairement idéologique et systématique mais pourquoi pas : ils nous ont privé de politique pendant 6 ans, ce serait une bonne chose qu’ils se découvrent soudain de gauche. Encore faut-il justifier ses votes, ce qui ne fut pas le cas hier soir.

A noter que le groupe Bonato («Tous pour Aigues-Mortes») est totalement renouvelé à l’exception de C. Bonato. Sont désormais élus : Guillaume Ber, Alexandra Bonnet, Amandine Jacinto, Rachida Bouteiller, Fabrice Labarussias.

Le maire propose le vote global sur le budget plutôt que par chapitres. On peut regretter ce choix qui permet certes d’aller plus vite mais le temps gagné ici est sans doute perdu pour le débat et le contrôle démocratiques. Ce qui va se vérifier tout à l’heure. L’opposition ne bronche pas.

Quelques moments assez drôles : quand F. Labarussias menace de déférer le budget devant le Tribunal Administratif pour défaut d’information – alors que j’ai fait annuler leur propre budget en 2011 pour cette même raison; quand il vote contre les budgets qu’il aurait présentés s’il avait été élu; très drôle aussi le masque de sérieux du DGS qui dissimulait mal son amusement.

Le maire est visiblement mal à l’aise, connaissant mal le budget, obligé de se pencher vers le DGS (F. Rochette) à chaque question, répétant un peu maladroitement la réponse, contraint à plusieurs reprises de renvoyer la réponse à une prochaine séance pour se donner le temps de la réflexion, ou répondant à côté : quand on lui demande de justifier l’augmentation d’un chapitre il donne la liste des postes du chapitre sans expliquer la cause demandée ou s’agace mal à propos en disant «on ne va pas y passer la nuit».

On peut supposer que ce sont cet embarras et les provocations (de bonne guerre) de F. Labarussias qui ont fait perdre au maire le contrôle de lui-même. De fait, lors de la discussion sur le budget principal, au bout de quelques minutes, exaspéré, il a coupé la parole – et le micro –  de Fabrice pour clore toute discussion et passer autoritairement au vote. La totalité du débat sur le BP n’aura duré que 14 minutes et porté sur les deux premiers chapitres de la section de fonctionnement. Pour le reste…

Le maire avait pourtant rappelé la règle : «Le conseil municipal peut donc adopter le budget par un vote global à la double condition que le budget soit présenté par chapitre et article et qu’un débat préalable ait lieu permettant de constater l’assentiment de la totalité ou de la majorité des conseillers présents sur le budget.» Considérera-t-on que ce débat préalable a eu lieu? Je ne le crois pas.

Trois remarques pour finir :

1. Indemnités des élus : C’est précisément sur une question relative aux indemnités des élus que le maire s’est emporté. Or la question méritait une réponse : la ligne budgétaire est de 134 500 en 2014 pour une dépense de 126 840 en 2013, ce qui est une augmentation. Elle était certes de 147 100 en 2010 mais le maire prétend l’avoir baissé de 15%. Or la différence n’est que de 8,5% par rapport à ce maximum des années Bonato. Nous restons quoi qu’il en soit très au-delà des 104 000 euros de la dernière année de René Jeannot (2007).
2.  Point d’indice : Majorité et opposition ont convenu qu’une partie de la hausse des frais de personnels était due à la revalorisation du point d’indice de la Fonction Publique. Il convient de rappeler que la valeur de ce point d’indice est gelée depuis 4 ans et que M. Valls a annoncé que ce gel se poursuivrait encore plusieurs années.
3.  Cinéma Marcel Pagnol : Nous avons enfin les premiers chiffres concernant le coût de la gestion municipale du cinéma. Le budget 2014 s’élève à 288 400 euros en dépenses de fonctionnement et 24 000 en dépenses d’investissement, soit 4 fois plus que l’estimation de C. Bonato de ce que coûtait la gestion associative (78 000 euros). Ces chiffres n’ont appelé aucun commentaire en séance.

Prochaine séance du conseil courant juin.