L’éducation pour tous (café citoyen à St Laurent d’Aigouze)

Café citoyen vendredi 6 avril, dans l’arrière-salle du Grand Café à St Laurent d’Aigouze : noter d’abord qu’il est réjouissant de rassembler là une cinquantaine de personnes pour discuter, témoigner, argumenter sur des sujets essentiels, la santé il y a trois semaines, l’éducation cette fois-ci.

L’occasion de souligner que le clivage gauche-droite fonctionne assez bien sur ce sujet : suppressions de postes, fin des RASED (réseaux d’aide spécialisée pour les enfants en difficulté), privatisation rampante, sélection par l’argent (les jardins d’éveil payants), abandon de la carte scolaire et de son objectif de mixité scolaire : ça c’est la droite.

Et la gauche? On aimerait dire que c’est le contraire : une école ambitieuse, égalitaire, émancipatrice. Malheureusement l’histoire récente montre plutôt des continuités : inégalités croissantes, ascenseur social en panne, réformes inabouties, et Claude Allègre au ministère!

Alors la tâche de la gauche politique n’est pas de proposer une réforme de plus mais un grand rêve pour l’avenir à partir d’une question toute simple : à quoi sert l’école? S’il s’agit de sélectionner des élites économiques et politiques par des mécanismes de reproduction sociale et d’écoeurer la jeunesse, on ne change rien. S’il s’agit de promouvoir la coopération plutôt que la compétition pour une société de l’autonomie et de la solidarité, c’est autre chose.

Les écologistes proposent une école fondamentale jusqu’à 16 ans : sans sélection, ni note, ni classement, ni orientation. Puis à 18 ans, un baccalauréat étape dans un parcours personnel, basé sur la présentation de travaux et d’épreuves transdisciplinaires. Et au-delà, aucun jeune sans solution mais une nouvelle période d’expérience personnelle et de formation dans les milieux associatifs, de l’éducation populaire, le service civique ou encore l’apprentissage considéré comme une véritable formation valorisée et rémunérée.

Puis, parce que la formation c’est tout au long de la vie, accorder 16 semestres de congé durant la vie active avec garantie de revenu.

Notre discussion a beaucoup porté sur les carences de la formation des enseignants et les  difficultés d’exercice du métier. Tout à fait d’accord, mais considérons d’abord que c’est un métier impossible! La société a – au moins – un double discours sur l’école : elle dit aux enseignants : «Faites de nos enfants des hommes et des femmes libres» mais elle exige en même temps qu’ils en fasse des futurs vainqueurs de la guerre économique généralisée. Ca peut rendre fou.

Nous voulons donc ouvrir le débat avec les enseignants, les associations, les mouvements d’éducation populaire, les chercheurs sur la définition de l’école fondamentale, une autre école pour une société transformée.

 Prochain café citoyen le 10 mai, sujet non défini.

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