Actualités de la question urbaine (1)
Le plan local d’urbanisme d’Aigues-Mortes bientôt en chantier
La question urbaine sera un des dossiers importants de 2012, et de la fin du mandat municipal, pour Aigues-Mortes et son canton.
C’est une question sensible : là s’exercent des enjeux de pouvoir essentiels qui mêlent dangereusement, derrière l’aménagement du territoire, des aspects électoraux et financiers. Le contexte y est particulièrement favorable dans une situation de croissance démographique et donc de forte pression foncière.
Cette actualité conduit les trois communes qui composent la CCTC à réviser, presque en même temps, leur Plan Local d’Urbanisme (PLU – c’est-à-dire l’ancien POS : Plan d’Occupation des Sols), et adopter leur PPRI (Plan de Prévention contre les Risques d’Inondation).
Sur ces questions, dans la limite de ce que permet le droit, le secret est la règle. Et donc les bruits et rumeurs. Pour Aigues-Mortes on sait déjà que tout le quartier de la gare est dans les mains d’un EPFR (Etablissement Public Foncier Régional) à qui la commune a confié son droit de préemption sans qu’on en connaisse le projet. On sait qu’une partie (combien d’hectares ?) de l’ancienne ZAC du Mas d’Avon sera finalement rendue constructible. Des sites agricoles ou protégés sont également concernés par l’urbanisation : Rocalte, Quincandon… Ainsi qu’entre la zone d’activité et Malamousque.
Une « étude urbaine » commanditée par la commune a été produite par un bureau d’étude : ce document qui préfigure le futur projet de PLU reste à ce jour inaccessible aux conseillers municipaux comme à la commission d’urbanisme.
Qu’est-ce qu’un PLU, et quels sont les enjeux ? Le plan local d’urbanisme (PLU) n’est pas un simple zonage décidant de la constructibilité des terrains. C’est un document complet (plan + règlement) qui définit pour les 20 ans à venir le visage et le projet de la ville : combien serons-nous en 2025 ? Que feront nos enfants? Doit-on prévoir la construction de parkings, d’une nouvelle école, d’un lycée, d’un camping ? Comment se protéger efficacement des inondations ? Quelle place pour la nature et sa protection ? Peut-on promouvoir une agriculture de proximité ? Quels types d’habitat pour quelle population : logements sociaux, individuels, collectifs, éco-quartiers, voies vertes et protégées, parcs et jardins, commerces et activités, etc.
Ces choix doivent être ceux de tous les habitants. La procédure devrait intégrer un large débat citoyen, des réunions publiques, une exposition des plans et des projets à la Chapelle des Capucins par exemple, un numéro spécial du bulletin d’information, des bannières dans les rues, etc. Un référendum local pourrait être organisé pour trancher des options proposées à la population.
Rien de tout cela n’arrivera. On utilisera quelques slogans, on parlera de « développement durable », on présentera de belles cartes colorées. Une « enquête publique » obligatoire et confidentielle se tiendra en mairie avec un registre à disposition. Une vingtaine d’habitants initiés y porteront des observations, et voilà. Et l’on en conclura d’un air faussement navré : mais ces questions, vous le voyez bien, n’intéressent personne !
Alors, ici sur ce blog, on essaiera de vous tenir informés. Parce qu’on sait que la ville et ses usages concernent intimement la vie quotidienne de chacun.
NB : Le PLU du Grau-du-Roi est contesté par l’opposition socialiste qui a déposé un recours devant le Tribunal Administratif notamment pour ses manquements en terme de respect de l’environnement. En accord avec ces objections j’ai été le seul élu d’Aigues-mortes à émettre des réserves sur ce projet et à m’abstenir lors d’un vote d’approbation unanime.