La Fraternité sens dessus dessous

Grosse affluence hier soir pour la concertation sur la question du sens de circulation du Faubourg de la Fraternité : la salle du conseil était comble, ce qui prouve au moins que beaucoup ont à coeur de participer à la prise de décisions quand on leur en offre l’occasion, trop rares occasions. Beaucoup de prises de paroles et d’échanges animés.

Comme prévu et annoncé ici : le maire a fait valider l’abattage des arbres, la rue à double sens et l’absence de voie cyclable. C’était en outre la solution présentée comme la moins onéreuse pour les deniers de la commune.

La discussion et la décision étaient biaisées pour plusieurs raisons :

  • l’assistance était composée d’1/4 de riverains du Faubourg et de 3/4 d’habitants du lotissement des Boudres : comme le problème n°1 était le déplacement d’une nuisance due à la circulation automobile vers les Boudres, la majorité de la salle était contre évidemment;
  • il n’était présentée qu’une alternative consistant à choisir entre deux mauvaises propositions : où préférez-vous que l’on installe le risque lié à la vitesse des voitures?

La seule base utile de discussion aurait été – ce que je demande depuis des années – celle d’un plan global de déplacement et de stationnement sur l’ensemble de la ville, avec des perspectives à 15 ou 20 ans.

Ce plan intégrerait un plan de déplacements doux : et l’on se rendrait compte que la voie cyclable sur le Faubourg de la Fraternité est indispensable pour assurer la continuité des voies. Que l’étranglement du Pont Rouge est un point noir à supprimer. Que les entrées de ville sont à repenser avec des possibilités de stationnement adaptées.

Et l’on verrait qu’hier soir tout le monde avait raison : oui il faut un sens unique sur la Fraternité avec un espace séparé pour les piétons et pour les cycles; non le chemin des Boudres et le passage devant l’école Séverin ne doit pas devenir un axe de sortie de ville. C’est à partir de cela qu’il fallait travailler.

Bonato a fait voter la salle à main levée en disant : «C’est ça la démocratie». Ou bien il plaisantait, ou bien cela prouve encore qu’il n’a pas la moindre idée de ce qu’est la démocratie : celle-ci suppose des questions correctement posées, des modes de convocation et de procédure bien précis, une assemblée représentative, des gens informés et aptes à prendre des positions «en toute connaissance de cause», des prises de parole régulées, des échanges suffisants pour qu’émerge une solution collégiale, une tentative d’approche du consensus.

Ici, rien de tout ça mais un moment pittoresque et pagnolesque, ce qui est déjà beaucoup, mais il est bon de rappeler qu’à moins de prévoir toutes les mesures que je viens de citer la seule assemblée légitime pour prendre ce type de décisions reste le conseil municipal.

 

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