Notre commune fait dans la presse du jour (Midi Libre, 16-03-2013) une Une dont on se serait passé. En première page, l’incroyable bévue de la mairie qui lance des travaux au rempart sud dans des conditions qui relèvent du plus parfait amateurisme. Un responsable des Salins : «Il est sidérant que des travaux si importants, s’inscrivant dans un projet Grand Site qui a nécessité un arrêté du Ministère de l’Ecologie et les avis de la plupart des services de l’Etat dans le Gard, aient été lancés par les pouvoirs publics sans que la question de la maîtrise foncière soit préalablement réglée.» Et la commune n’a rien à répondre. Il semble qu’elle se soit fondée sur un courrier ancien dans lequel les Salins disaient du bien de ce projet. Même si l’on a des raisons de penser que les Salins jouent un double jeu, ce qui aurait supposé que l’on redouble de précaution, cette faute est quand même grave. Mais non, dit le maire, même pas grave, ce n’est qu’un petit bout. Sauf que ce petit bout c’est l’emplacement du parking dans le nouveau projet. S’il n’y a pas de parking au rempart sud, ils se gareront où les chers touristes? Les travaux sont ralentis, l’affaire est portée par les Salins devant les tribunaux : quelqu’un sait-il combien cela va coûter aux contribuables aigues-mortais?

En pages locales, le compte-rendu de la réunion exceptionnelle au cinéma sur la décision municipale de privatisation. L’association AGEPT, actuelle gestionnaire déléguée, commence par démontrer par a+b que ce projet ne lui permet tout simplement plus d’exister. Mais si, mais si, répond le maire, on va s’arranger. Sauf que la convention avec la société est déjà votée et signée et qu’elle a déjà fait savoir qu’il n’y avait rien à négocier. C’est mal parti. De l’avis général des nombreux intervenants au débat, «si on avait parlé de cela plus tôt, avant le conseil municipal du 4 octobre, on en serait pas là». Quelle que soit la nature du projet, c’est parce que la mairie a décidé seule et sans débat – comme elle le fait pour tout depuis 5 ans – qu’elle se trouve dos au mur. Les marques hypocrites de respect de l’association ne masquent pas le fait que l’on s’est moqué d’elle, et donc des Aigues-Mortais, depuis le début.

J’ai fait part de mon sentiment à l’association : il n’y a pas d’arrangement possible, l’aménagement horaire suppose une modification de la convention qui ne sera pas acceptée. Il faut immédiatement étudier sur le plan juridique les possibilités d’annulation de cette convention, faire savoir à Culturespaces qu’elle n’est plus désirée sur notre territoire, et porter le cas échéant l’affaire devant les tribunaux. Ce qui est en jeu ce n’est pas de pouvoir faire une séance de plus ou de moins, c’est de sauver l’idée d’un cinéma local comme outil d’une politique publique de la culture.

Encore une remarque : lors du débat au cinéma, le maire s’est laissé aller à parler des dirigeants des Salins du Midi comme de «pourritures». Ce genre de dérapage inacceptable est indigne du premier magistrat de la commune. Tout comme les furent les courbettes de M.Bonato devant Pierre Lévi, PDG des Salins, du temps de leur lune de miel, quand M. Lévi promettait de l’argent pour le «Club des Mécènes» (tiens, qu’est-ce qu’il est devenu celui-là?). Un peu de tenue : c’est d’un partenariat sans concession mais de plus haut niveau dont nous avons besoin. Les désaccords comme les points de convergence doivent être actés et le dialogue maintenu sans coups de menton ni gamineries. L’avenir d’Aigues-Mortes et des Salins est indissociable, et il serait bon, pour l’intérêt de tous et d’abord des saliniers, que la commune tienne son rang de façon un peu moins ridicule.

Je n’ai pas encore parlé du salon des jeunes agriculteurs, ce très beau succès de l’an passé, que M. Bonato a congédié cette année. Et pour les années suivantes, «s’ils veulent rester au Grau-du-Roi il n’y a pas de souci». Une autre fois, l’actualité est assez chargée.