Les pauvres, dehors
C’est une mesure discrète dans un projet de loi assez technique de règlementation du tourisme présenté par 4 députés UMP dont Etienne MOURRUT : les personnes louant un emplacement de camping pour plus de trois mois devront présenter un justificatif de domicile pour une autre résidence principale. Autrement dit prouver qu’ils n’habitent pas là.
Le problème c’est que, selon la Fondation Abbé Pierre, près de 85 000 personnes en France n’ont aucune autre solution de (mal)-logement.
Pour montrer que ce sont bien ces populations-là qui sont visées, le rapporteur Jean-Louis LEONARD explique : « La pratique « résidentielle » ne doit pas ouvrir la voie à une sédentarisation de l’habitat au sein des terrains de camping, en particulier de l’habitat précaire.»
Autre population concernée, on s’en doute, les gens du voyage. Ainsi les pouvoirs de police du maire sont renforcés par cette même loi pour faire respecter ces nouvelles dispositions.
Selon un communiqué du collectif ALERTE-UNIOPSS (Unir les Associations pour développer les solidarités en France) et l’Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques (ANGVC), «ce texte risque de jeter à la rue les milliers de familles contraintes de vivre à l’année sur un terrain de camping», sans solution de relogement.
Cette disposition inacceptable n’a pas encore été discutée au Sénat : on attend un réveil des élus PS qui ont voté ce texte avec la droite à l’Assemblée Nationale.