Cinéma suite : mauvaise foi, mensonges et cinéma

Midi Libre fait paraître (ML, 22-02-2013) un article sur la privatisation du cinéma Marcel Pagnol. Le maire délaisse la mauvaise foi pour le mensonge caractérisé. Je commente ici ses propos puis reproduit l’intégralité de l’article plus bas.

« Nous ne souhaitons pas la fin du cinéma, bien au contraire. La mairie a investi 15 000 € dans le numérique, sans quoi le cinéma serait mort. (mon avis : ce montant correspond à la part communale d’un investissement financé à 80% par le CNC (Centre National de la Cinématographie) – c’était bien le minimum que pouvait faire la mairie qui est responsable par convention avec l’association du maintien à niveau technologique de l’équipement de projection de la salle. Le cinéma ne serait pas mort, il n’aurait fait que prendre du retard sur l’évolution actuelle des matériels). Nous l’avons fait en arrêtant un festival de théâtre. (mais bon sang quel rapport? Mais de quoi parle-t-il??). D’ici 2015, toutes les salles doivent se mettre aux normes. Culturespaces accepte de financer les travaux, soit 300 000 €. Si nous devions le faire, cela représente six points de fiscalité en plus sur les feuilles d’impôt. (quelle étrange et absurde manière de compter : on évoque parfois l’augmentation de la fiscalité pour un service nouveau à fournir dont la dépense sera permanente – il s’agit ici d’un investissement unique)(quel rapport là encore avec le cinéma local? Mystère…) Le maire prend ainsi exemple sur le succès du film de gladiateurs projeté à Nîmes. Et affirme que le nouveau planning est compatible avec le calendrier des scolaires et que le label Art et essai n’est pas menacé. (sans doute le maire sait-il cela mieux que les responsables de l’association… Quel mépris pour des bénévoles dévoués depuis tant d’années!) « Je me suis renseigné auprès de la Drac qui voit notre projet d’un bon œil. (je suppose que c’est faux). Bon nombre de salles Art et essai ne pourront franchir le cap de la mise aux normes et sont menacées. (l’Etat a pris conscience du défi qui est national, et la Ministre de la Culture a annoncé en novembre dernier la création d’un fond d’aide pour ce type de structures). Culturespaces est l’avenir du cinéma Marcel-Pagnol. Au 1er janvier 2015, la salle sera fermée si elle n’est pas mise aux normes. C’est là qu’est le vrai danger. » (mensonge grotesque! La mise en accessibilité de tous les espaces publics à l’échéance 2015 ne sera pas effective en France, on le sait. L’Etat attend que des démarches globales soient engagées par les collectivités. A ce jour ce n’est pas le cinéma M. Pagnol qui pose problème mais la commune d’Aigues-Mortes elle-même et son maire qui n’ont toujours pas élaboré les documents obligatoires inventoriant les situations non conformes et programmant les travaux à engager.)

———-

Midi Libre, 22/02/2013 (T. Dg.)

Le cinéma Marcel-Pagnol menacé

La lettre ouverte du président de l’association Grand écran pour tous, exploitant du cinéma Marcel-Pagnol à Aigues-Mortes, lance un cri d’alarme. L’arrivée de Culturespaces dans les locaux est dénoncée par Claude Morello. La municipalité veut signer une convention avec la société pour partager le cinéma. L’entreprise y projetterait un film historique de 22 minutes sur la fondation d’Aigues-Mortes. Le documentaire touristique serait diffusé en boucle, de 9 heures à 19 heures, de Pâques à la Toussaint. Ce qui priverait l’association d’une plage horaire qu’elle juge indispensable. En plus de la suppression de séances, Claude Morello redoute la perte de l’accès à la salle pour les scolaires (2 610 jeunes en 2012), s’inquiète pour la pérennité du label Art et essai ou encore pour la retransmission des opéras et ballets « rendue impossible ».

« Il faut 300 000 € pour la mise aux normes. C’est six points en plus sur la fiscalité »

Regrettant un manque de concertation, le président ne veut pas que les 25 ans d’existence de la salle ne soient détruits. « Si un aménagement de plages horaires avec Culturespaces était fait, les deux activités pourront cohabiter », explique-t-il. Souhaitant que Culturespaces laisse la place à partir de 18 heures plutôt que 19 heures. Des accusations que la mairie balaye, invoquant la réalité financière. « Nous ne souhaitons pas la fin du cinéma, bien au contraire », explique Cédric Bonato, le maire d’Aigues-Mortes. Affirmant que Culturespaces offre une opportunité à ne pas rater. « La mairie a investi 15 000 € dans le numérique, sans quoi le cinéma serait mort. Nous l’avons fait en arrêtant un festival de théâtre. D’ici 2015, toutes les salles doivent se mettre aux normes. Culturespaces accepte de financer les travaux, soit 300 000 €. Si nous devions le faire, cela représente six points de fiscalité en plus sur les feuilles d’impôt. En plus, Culturespaces est prêt à investir 80 000 € par an de communication pour faire connaître Aigues-Mortes. » Le maire prend ainsi exemple sur le succès du film de gladiateurs projeté à Nîmes. Et affirme que le nouveau planning est compatible avec le calendrier des scolaires et que le label Art et essai n’est pas menacé. « Je me suis renseigné auprès de la Drac qui voit notre projet d’un bon œil. Bon nombre de salles Art et essai ne pourront franchir le cap de la mise aux normes et sont menacées. Culturespaces est l’avenir du cinéma Marcel-Pagnol. Au 1er janvier 2015, la salle sera fermée si elle n’est pas mise aux normes. C’est là qu’est le vrai danger », affirme Cédric Bonato. Qui reste confiant sur la possibilité de trouver un consensus. L’association invite la population à un débat sur cette question, mercredi 13 mars à 20 h 30 au cinéma Marcel-Pagnol.

 

Remonter

UA-28540616-1