Changeons tout : créons des logements sociaux
Le ministère du Logement confié à Cécile Duflot est un des plus en vue depuis la nomination du Gouvernement. Les dossiers-phares qui font l’actualité concernent notamment le niveau de la production de logements et l’encadrement des loyers. Conditions de logement, lutte contre la précarité énergétique et l’habitat indigne, maintien de la suspension des expulsions hivernales, le chantier est imposant.
L’une des mesures concerne le taux minimum de logements sociaux qui s’impose aux communes de plus de 3.500 habitants. Ce taux – loin d’être encore respecté par toutes les communes concernées – a été fixé par la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) du 13 décembre 2000. Il est aujourd’hui de 20%. Cécile Duflot a réaffirmé ce 22 mai l’engagement du candidat F.Hollande : « faire passer le seuil de 20% à 25% dans l’ensemble des communes » de plus de 3.500 habitants.
Q’en est-il dans nos communes ?
Le seuil de 20% n’est respecté dans aucune des trois communes du canton mais les situations sont très différentes :
– Aigues-Mortes n’a pas bâti un seul logement social depuis plus de 10 ans mais n’est pas loin du seuil grâce aux programmes successifs : l’ancienne gendarmerie, la ZAC du Bosquet, la Viguerie.
– Le Grau-du-Roi est à moins de 10% par choix délibéré du député-maire qui considère que sa commune n’a pas vocation à accueillir ce type de logements.
– St Laurent d’Aigouze est en train de franchir la barre des 3 500 habitants. Son taux actuel de logements sociaux est proche de zéro.
A noter que ces communes ne tombent pas sous le coup de l’article 55 de la loi SRU car – pour l’instant – deux conditions sont cumulatives : + de 3 500 habitants et appartenir à un EPCI (communauté de communes par ex) de + de 50 000 habitants.
Cependant notre territoire est en situation de grande tension, c’est-à-dire que l’on compte près de 15 demandes en attente par logement mobilisable. Il ne s’agit pas seulement de respecter des lois mais aussi de mener des politiques sociales ambitieuses et d’œuvrer pour des territoires solidaires.
Nous vivons une crise majeure du logement : le besoin est crucial en France aujourd’hui, dans notre Région en particulier, de créer des logements accessibles à tous, de haute qualité environnementale, faiblement consommateur d’énergie et d’espace. Nous avons besoin d’éco-quartiers et d’habitat économe autour d’espaces publics renouvelés.
C’est-à-dire, soyons clair, le contraire de ce que font nos élus actuels. Que voit-on ? Toujours des lotissements, une inflation de résidences secondaires, des résidences de tourisme (comme Les Flamants au bord du canal vers Les Boudres)…
Le PLU du Grau-du-Roi tout juste révisé – et justement contesté pour cela devant le Tribunal administratif – est-il à la hauteur des enjeux ? Nos « socialistes » n’auraient-ils pas la même ambition que le président de la République ?